mercredi 16 mai 2018

Au présent

Bonjour! Bonsoir! Grand et beau soleil aujourd’hui. Y’a quelque chose que j’hésite à vous écrire à propos du dédommagement des patients-partenaires. Le ministère de la santé et des services sociaux a décidé que ça n’aurais plus cour même si il compte faire appel à notre expérientiel. Il annonce que c’est un vrai partenariat, pourtant en santé mentale autour d’une table on a des travailleurs sociaux et différents intervenants très bien payé, y’a que nous, je le répète les patients partenaire, qui n’auraient pas droit à autre chose qu’un ticket d’autobus et un lunch pourtant l’expérience ça se paye, faut comprendre aussi que les différents comités consultatifs permettent de s’impliquer et que souvent ces implications préviennent une hospitalisation qui est beaucoup plus dispendieuse qu’une participation, ça fait partie de notre rétablissement. Faut comprendre aussi qu’aucun de nous est à l’aise financièrement, la pauvreté, comment dire? Rend malade. On veut bien nous donner la parole mais seulement pour quelques sous. Y’a personne qui deviens riche avec ce dédommagement, ça nous permet juste de mieux vivre au quotidien. Pour moi avec cette décision le ministère va juste provoquer un désengagement. J’irais même jusqu’à dire que moins d’implication plus d’hospitalisation, tant qu’a faire les choses gratuitements, je vais choisir mes associations. Semble que le paradigme, je sais pas si c’est le bon mot, veux que le patient paye pour une fois on semblait l’avoir inversé pour le mieux et tout le travail a été fait pour maintenant être désavoué par le ministère. C’est une façon de se rétablir qui donnait aussi son crédits aux intervenants qui permettaient l’engagement. Je sais aussi que maintenant on forme des mentors de rétablissement mais on ne leurs fait pas de place dans le système de santé à part peut-être quelques programmes de la sécurité du revenu. Y’a pas beaucoup de gens avec un problème de santé mentale qui sont à l’aise financièrement. On mise encore et toujours sur le vieux système du bénévolat. La maladie mentale c’est rien de facile, je crois qu’avec cette décision le ministère contribue à la stigmatisation, on ne veux en parler que dans des lieux clos et hiérarchiquement dédié. C’est encore tabou, même si on nous met sur la même problématique que d’autre maladie, on nous camouffle dans la foule. À quelque part ça me dis que j’aurai fait ce travail de rétablissement pour rien, on disait que ma participation à différentes conférences donnait du crédit aux décideurs. J’y crois plus, j’y crois moins, les choses avaient pourtant bien démarré maintenant on nous laisse en plan. Ce qui me viens spontanément pour terminer, c’est encore gagner sa vie à la sueur de son front comme si je devais me rétablir dans la peur et le malaise. J’ai fait le choix de vous écrire ça et je l’assume, c’est peut-être un coup d’épée dans l’eau mais c’est encore un endroit d’expression du rétablissement. J’aimerais bien qu’on révise cette décision mais je crois que la machine est trop grosse. Je vous remercie d’avoir lu avec attention.
Bernard Saulnier 16/05/2018
 

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