jeudi 26 avril 2018

Au présent

Bonjour! Bonsoir! Journée grise, j’ai finalement reçu du courrier… Je sais pas quoi vous raconter je suis vidé, sur le trottoir y’a des vers de terre et dans le parc c’est vert… Sur la rue les gens passent dans leurs chaises motorisées. C’est jeudi, dans le temps c’était la journée de la paye, toujours le souvenir de ces petites usines dans lesquelles je travaillais. Je me rappelle de la première où je m’épuisais dans du travail à la chaine pour un dollar vingt-cinq de l’heure à assembler des chaises de jardin. J’entends encore le bruit des machines poinçonneuses c’était y’a plus de quarante ans. Je vous raconterai pas ça, ce sont de mauvais souvenirs quand même à cette époque-là j’avais encore la tête légère, la maladie m’avait pas encore rattrapé… Je pense à vous, avez-vous eu des passages difficiles dans votre vie? De la maladie? Moi j’ai pas pu faire autrement que devenir grave, une vie dramatique. Je sais ça sert à rien de regarder en arrière c’est le passé, au présent je vous écris pour pas devenir abrutis. Écrire! La belle affaire tout le monde peut… Je vous en veux pas de cesser de me lire, écrire dans le vide c’est moins engageant. Je sais que je suis un pauvre type, un pauvre type à la santé ruinée. Bon! J’arrête là les lamentations, les histoires de con, parfois je veux en finir, mais y’a toujours un copain qui me téléphone on discute et je change d’idée. Je suis pas guéris mais je vais mieux, je ne consulte plus je fais mes choux gras de la psychiatrie. Je sais pas pourquoi je vous écris ça c’est un peu la schizophrénie, ça auras été longtemps mon thème cette maladie. Je suis toujours dans la quête de mon senti… Les belles phrases me sont interdites. Je pense au show que j’ai fait lundi passé, c’était bien. Tout à coup j’ai de la peine, je me lamente encore, je devrais regarder ce que j’ai plutôt que ce que j’ai pas, j’aime pas beaucoup cette psychologie de pacotille… Lundi quand j’ai joué, y’a une collègue qui je crois avais peur que je lui vole la vedette, elle m’a passé les paperasse de son texte dans la face, c’est pas grave mais c’était pas prévu comme ça. Disons que j’avais affaire à un gros égo c’est une personne qui prend beaucoup de place. Voilà où j’en suis… Je regarde la pluie, y’a les sirènes des ambulances qui hurlent, y’a longtemps, et c’est tant mieux que j’ai téléphoné au neuf un un… C’est étrange j’ai commencé à me rétablir quand le psychiatre a pris sa retraite. Quand je le rencontrais j’avais pris l’habitude d’arriver très en avance depuis ce temps j’arrive tôt à tous mes rendez-vous. Je vais vous dire et vous allez croire que je suis vraiment fou parfois je me met à genoux, ça me calme et je me prends pas pour le nombril du monde. Merci d’avoir lu jusque-là!!! À la prochaine j’espère!!!
Bernard

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