vendredi 2 février 2018

Au présent

Bonjour! Bonsoir! Je vais tenter d’être plus positif aujourd’hui. C’est difficile, dehors on gèle me souviens de ces après-midi passée au bistro à manger du gâteau Boston, quand la soirée arrivait je prenais de la bière, c’était le côté difficile du chômage, la solitude… Je suis un pauvre bougre. Je vivais la lourdeur de la schizophrénie. J’aimerais bien vous écrire autre chose, soixante et un ans et des années passées dans des boulots détestables. Me souviens y’a des nuits où on partais en bande pour aller écouter du jazz au vingt-quatre-vingt rue Clark… J’ai usé ma bohème dans la psychose, c’était entre le bistro, le bar et l’hôpital. Parfois j’étais en thérapie ça fonctionnais pas. Dehors dans l’abri d’autobus y’a un gars qui s’endort, il va se faire des engelures, les jours sont longs quand t’a nulle part où aller, c’est pas vrai au centre-ville y’a quand même ces drops in, ces centre de jour mais souvent ce que t’a besoin c’est un endroit où dormir peu importe l’heure de la journée. Toujours le même thème ça me fatigue autant que vous… Je me souviens je prenais le métro pour aller dans l’est et je m’endormais, je trouvais ça loin, maintenant tout ça passe vite… Dans la rue Sainte-Catherine devant chez moi y’a beaucoup de circulation, camions et voitures… Me souviens que j’étais prêt à tout faire pour une bière, c’est fini j’ai arrêté de boire, ça pourrais s’appeler variation sur un même thème. Je suis assis à mon bureau je regarde le parc ensoleillé, souvenir de ce gars d’Outremont qui était apparus au bistro avant que mes cuites se terminent, il m’avait invité dans un party chez lui, j’avais encore fait le fou. Au cheval blanc les gars disaient que j’étais pas intégré j’ai toujours détesté ça, ce mot. C’est finis ce temps-là, je savais pas qu’il existais des centres de dégrisement, je reste à jeun je veux pas y aller. Si je bois pas, je vais pouvoir voyager, ce que j’ai pas fait pendant des années, toujours fauché un peu trop orgueilleux pour quêter. C’est dangereux les brosses en voyage, t’est pas sûr de revenir… Vous voyez j’ai pas grand-chose à dire, j’en aurais pas plus après avoir fouèré  au Quai des Brumes… J’essaye de sortir de ces histoires d’alcool, y’a rien d’amusant là-dedans. La brasserie ouvrait à trois heure j’étais saoul à quatre mais je continuais, j’étais vraiment suicidaire. À la fin la serveuse commençait par me servir un café, je faisait dur, je raconte toujours la même histoire quand je bois pas je suis moins détestable je crois. Ça fait quand même un bout de temps que j’ai pas consommé… Ma vie a changé, je veux pas vous bâdrer, c’est vendredi plusieurs vont s’accrocher les pieds, s’accoté au bout du bar pour en siffler. Je sais pas comme toujours comment terminer… Je crois que pour aujourd’hui j’ai gagné. Voilà! Je vous remercie d’avoir lu jusque-là!!! À la prochaine j’espère!!! Au revoir!!! À bientôt!!! Arrivederci!!! Ciao!!!
Bernard

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