vendredi 29 septembre 2017

Au présent

Bonjour! Bonsoir! Je suis épuisé… Quelques heures pour écrire mon senti. Parfois je crois que j’écris dans le vide… C’est moi qui est vide… Quoi dire? C’est le week-end qui commence, il est encore temps de se rendre au chalet. Non! J’en ai pas de chalet c’est vous qui y allez… Moi je reste dans le goulag occidental, j’irai peut être marcher dans le quartier… Je pense à ce gars dans les escaliers du dollarama qui a laissé tomber une seringue, je lui ai dit de la ramasser, le centre-sud c’est beaucoup ça un repère de toxicomanes, les ressources qui leurs viennent en aide sont en majorité là… Je dis leurs mais je pourrais dire nous, y’a quelques années que j’ai arrêté de consommer. J’arrête ça la, étrangement à Barcelone j’ai pas croisé de toxicomanes sur la rue. Quelques mendiants pieds nus à Madrid vite repoussés par un policier…Quoi dire des rêves brisés, ces désirs qu’on avait quand on était jeune, ils se sont tous échoués sur un trottoir, un banc de parc à regarder passé les riches et les privilégiés. Vous voyez je suis toujours dans la même problématique, quand je passe les douanes on me fouille sommairement, j’ai rien à cacher… Dehors y’a un gars qui crie, ce matin j’ai fait les courses, le gars il a les mains épaisses de quelqu’un qui a trop cogné, blessé un peu partout… Aujourd’hui comme à toutes les fins du mois la police va être occupé… Je pense à ces pushers qui vendent du Fentanyl, la mort… Je me souviens, je me faisait payer cash, j’allais m’acheter de quoi faire un sandwich, je rentrais à la maison je mangeais, prenais une douche me changeais et partais sur la galère. Je rencontrais jamais personne, tout ce que j’arrivais à faire c’est me saouler parfois j’en avais assez de boire seul, je payais la bière à un compagnon de boisson. Y’a pas de poésie là-dedans, pas plus que de rentrer dans un bar désaffecté par la porte d’en arrière, de boire et de sniffer dans la crasse. Je vous raconte ça et je pense à Charles Bukowsky et ses contes de la folie ordinaire. Ma folie étais pas ordinaire elle était psychotique, parfois je me demande comment je faisais… J’étais naïf et sans desseins, encore aujourd’hui je suis étonné d’être en vie. Jamais à ma place, toujours à écouter les gens m’insulter, je disais pas un mot et continuais à me saouler. Y’a longtemps déjà, les bars étaient remplis de monde qui se tiraillaient, se poussaient, y’avait foutrement rien à faire là mais j’étais prisonnier de la bouteille. Laissez-moi vous dire que maintenant j’aime bien être chez moi, je me rétablis et j’ai laissé tomber les faux-amis… Voilà! Faut comprendre aussi qu’il y a autant de variante de toxicomane alcoolique qu’il y a de personnes. J’oublierai jamais cette époque là, parfois je vois des gens dire qu’ils avaient un problème avec l’alcool mais qui boivent encore! Merci d’avoir lu jusque-là!!! À la prochaine!!!
Bernard

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